DIY: Lit 160×200 en bois d’arbre

Comment faire un lit en trois étapes :

  1. faire le plan
  2. acheter du bois d’arbre
  3. couper le bois d’arbre et assembler les morceaux
Voilà j’ai fait ma blague.

Plus sérieusement. Je suis tombé via un de mes groupes Facebook sur une vidéo décrivant la fabrication d’un lit « suspendu » dont le design m’a inspiré, et je me suis décidé à sauter le pas pour essayer de faire quelque chose du même genre, à partir de planches brutes.

J’ai effectivement commencé par un plan. J’aime bien faire des plans avant d’entamer des gros projets car cela permet d’avoir une idée précise de la quantité nécessaire, de calculer les différentes longueurs sans se gourrer d’une épaisseur de planche, de voir à quoi l’idée ressemblera en 3D, et enfin, de prendre l’avis de la personne qui partage ma maison pour être sûr que ça lui plaît (je sais pas si je vous ai dit mais son soutien et son enthousiasme pour tous les trucs que je fais, c’est inestimable. Elle pourrait me regarder d’un oeil torve mais non, au contraire, elle m’encourage).

Le plan (au fond, des copies des différents éléments désassemblés)

Le plan du lit est téléchargeable et librement utilisable.

(Pour la longueur des « pieds », un peu de trigonométrie rendue simple par de nombreux sites comme dcode). Ici, je voulais une hauteur de 30cm et un angle de 30°, on a donc une longueur de 20√3 soit 34.6cm :

Je suis donc parti voir chez Cazalé ce qu’ils avaient à me proposer et je leur ai acheté de quoi faire mon truc, en planches de frêne, puis j’ai loué un fourgon chez Leroy-Merlin et j’ai ramené ça à la maison en me demandant bien comment j’allais réussir ce truc : 110kg de bois en quatre planches de 2.60m par 45cm, je n’avais aucune idée de comment j’allais m’y prendre pour débiter ça : impossible de passer ces trucs à la scie sous table sans accident grave ; ma scie plongeante plonge pas assez profond ; et à la main, bon heh vous voyez l’idée.

Finalement, la plupart des gens m’ont conseillé la scie plongeante en deux passes (une par face) en essayant d’être aligné. Je suis parti dans cette voie, en laissant bien 15mm de marge par planche pour avoir de quoi rattraper le désalignement incontournable que j’allais avoir.

C’est pas aligné, mais on s’y attendait.
Plusieurs heures de débit plus tard

Une fois le débit fini, chaque « poteau », bien qu’encore un peu lourd, était en mesure de passer à la scie sur table pour nettoyer ces coupes crades. J’ai ensuite coupé les poteaux aux longueurs désirées plus 30 mm (afin de me laisser une marge d’erreur), puis me suis attaqué à dégauchir, raboter et poncer grossièrement chaque morceau.

Ponçage d’un montant du cadre

A cette étape, je me suis donc retrouvé avec du bois dont j’ai plus l’habitude, droit et propre, et je me suis attelé au montage. J’ai commencé par le cadre, en comptant 160×200 à l’intérieur afin d’être sûr que le matelas rentre. J’ai commencé par le cadre car ses dimensions extérieures allaient conditionner les découpes pour les pieds.

Découpe de l’assemblage mi-bois sur un montant du cadre

Sur cette photo, on ne voit pas l’installation dans le prolongement de la scie qui me permettait de laisser reposer les 2.10m de montant à la même hauteur : une paire de tréteaux, une vieille porte, quatre étagères en mélaminé et des chutes de parquet stratifié pour que le bois glisse proprement dessus. Les vrais auraient fait ça à la scie japonaise, mais j’ai essayé, et le frêne, c’est un bois dense et dur, donc non. Moi je me déplace à vélo, pas en kayak.

Assemblage à blanc du cadre
Létat de ma poubelle à cette étape. J’aurais dû commencer par construire des toilettes sèches.
Assemblage final du cadre. J’ai ajouté un tourillon pour plus de solidité et parce que c’est joli

Vous pourrez noter que l’assemblage final du cadre a été fait dans le salon, car j’apprends de mes erreurs (cf le placard).

J’ai ensuite collé et vissé les supports latéraux des sommiers à lattes.

En dessous, des cales de 3mm pour que les supports latéraux et central soient à la même hauteur

Je suis ensuite passé à la construction du pied « long », pour la même raison : j’aurais ensuite des coupes à faire dans les pieds « courts » pour les assembler ensemble.

Découpe des pieds
Le pied long, quasi prêt à être assemblé

J’ai commencé les pieds courts. Ceux là ont un assemblage mi-bois sur chaque montant, haut et bas.

Une fois ces trois parties prêtes, un assemblage à blanc permet de déterminer la longeur physique du montant bas du pied – qui diffère toujours un peu de la théorie.

Montage à blanc pour déterminer la longueur précise du dernier montant
Et voilà : un lit prêt à assembler

J’ai voulu faire un lit plus ou moins démontable, car sous cette forme, il n’est pas en mesure de changer de pièce. J’ai donc décidé de visser les pieds au cadre plutôt que de coller. Pour autant je ne voulais pas de vis visibles. J’ai donc utilisé mon fidèle gabarit Kreg.

Mais j’ai quand même découpé des tourillons pour masquer les trous. Il me faudra les percer si j’ai un jour besoin de démonter le lit.

Enfin, j’ai installé la quincaillerie pour mettre des pieds réglables en caoutchouc, étant donné que le sol de la chambre n’est pas 100% plan (comme en attestaient les diverses cales installées sous le cadre Ikea précédent).

Installation d’un insert. C’est fatiguant à visser mais au moins ça sera solide.

Le lit lui même fini, je suis passé à la réalisation de la tête de lit. Beaucoup plus rapide et facile, trois planches de 160×8, deux supports triangulaires pour y visser les planches, et deux supports rectangulaires à cheviller dans le mur pour y visser les supports triangulaires.

Montage de la tête de lit

Et voilà : un nouveau lit tout beau (et stable, plan, qui ne bouge ni ne grince) !

Vue générale
Une meilleure vue des pieds
Zoom sur l’assemblage du cadre
La tête de lit (très organique avec ses noeuds et deux trous de larves magnifiques)

Quelques réflexions sur ce projet : Le bois de scierie, c’est super car il y a beaucoup de choix (contrairement aux grandes surfaces où t’as du pin ou du pin), c’est extrêmement moins cher (128€ de bois pour ce projet), par contre, c’est fatiguant. Le débit, le dégauchissage et le rabotage, c’est beaucoup de travail supplémentaire et rien que ces trois étapes m’ont pris tout le samedi. D’un autre côté, le bois de grande surface « dégauchi et raboté », il est pas souvent droit, donc bon. Et finalement, c’est assez enthousiasmant de partir de vieilles planches brutes qui n’ont l’air de rien pour arriver à un résultat 99% identique au plan prévu !

En fait, ce qu’il me faut, c’est des nouveaux outils.