Le Tour de Creuse à vélo – jours 8 et 9

[Montmoulard – La Sagne, 48km, 650m D+, puis La Sagne – Fresselines, 48km, 715m D+]

Nous sommes repartis relativement reposé⋅e⋅s de notre étape en caravane dans ce jardin magnifique, vers l’étape suivante, le moulin de Guillot à La Sagne près de Cheniers.

L’étape a commencé légèrement morose car je sentais mon genou gauche tirer, ce qui a ravivé mon PTSD-tendinite, mais nous y sommes allé⋅e⋅s mollo, sans forcer, et la douleur a disparu à chaud, ce qui est très rassurant car la douleur d’une tendinite empire à chaud.

Nous avons bu un petit café à Châtelus-Malvaleix, nous avons pique-niqué dans la forêt, et à Bonnat, à défaut de trouver un café ouvert, nous avons fait un tour dans la toute petite boutique d’un brocanteur, où nous avons trouvé un souvenir de voyage compatible avec le chargement de nos sacoches : un petit cycliste en alu des années 60 !

Puis nous avons fini notre étape avec un dernier café au Moulin Piot, qui nous avait été conseillé par une antiquaire à qui Abi a acheté un joli tablier blanc. Le Moulin Piot est un coin sympa, mais où les gens avaient l’air antivax/conspi/je-m-en-foutistes vis à vis du COVID étant donné qu’ils vivaient tous leur meilleure vie sans masque en intérieur, et enfin nous sommes arrivé⋅e⋅s au Moulin Guillot, un endroit qui avait l’air très sympa sur les photos quand nous avions réservé.

Finalement, c’était l’endroit le plus décevant du voyage : un magnifique moulin de 1905, retapé au lambris MDF, ce que j’ai fait… dans ma cave… L’électricité y était un peu inquiétante, le port du masque en intérieur complètement oublié par la tenancière et les divers hôtes qui y séjournaient, et enfin, détail qui m’avait échappé lors de la réservation, la salle de bains et les toilettes étaient communes, et dans la chambre à côté c’était une famille de 4. Dans la même pièce que la douche les toilettes, sinon c’est moins marrant.

Nous avons, du coup, pique niqué sur les marches devant le moulin pour éviter les effluves des inconnu⋅e⋅s, on s’est couché tôt. On a encore méga-bien dormi, puis nous sommes partis assez rapidement après avoir pris le petit-déjeuner collé⋅e⋅s à la fenêtre de la salle commune.

Nous sommes vaillamment reparti⋅e⋅s sur nos fiers destriers, direction Fresseline, au confluent des deux Creuse.

La route était toujours magnifique et déserte, et malgré une légère peine à monter, nous avancions bien, sauf quand Abi faisait demi-tour dans les montées pour écarter une lucane égarée sur la chaussée ; mais c’était mignon donc c’était pas grave.

Abi sauvant une lucane, dans la montée

En cours de route, nous avons essuyé une petite averse même pas désagréable, puis nous sommes arrivé⋅e⋅s à Fresseline, où nous voulions poser nos sacoches et repartir vers Crozant, puis visiter un jardin.

Le premier contact avec le propriétaire fut difficile, étant donné qu’il était tout speed, stressé, pas au courant de notre réservation (prévue pour deux nuits ! ç’aurait été ennuyeux), mais il s’est ensuite avéré être un gars tout à fait sympathique. Nous avons donc pu poser les sacoches dans sa grange, puis repartir pour visiter le jardin clos du Préfons, un lieu surprenant et magnifique qui n’est « rien de plus » que le jardin d’un particulier passionné, qui passe son temps depuis des années à le façonner tout en laissant la nature libre. C’était une visite suivie d’une conversation très agréables !

L’un des douze espaces du jardin

Nous sommes rentré⋅e⋅s bien fatigué⋅e⋅s à notre gîte, où nous avons emprunté une casserole et deux-trois trucs au propriétaire pour nous faire un plat de pâtes à la sauce industrielle, sans le mettre en retard car il avait une invitation. Nous avons réussi à nous faire à manger sans incommoder ni lui ni Abi, dont la première réaction à l’annonce de cet horaire semi-imposé avait été « oh mais il va pas nous faire chier, nous on lui file nos thunes » !

Puis nous avons mangé nos pâtes sur la terrasse au soleil couchant, ce qui nous a donné l’occasion parfaite d’instagramer la chose, comme suit :

Et nous sommes allé⋅e⋅s dormir, en prévoyant pour le lendemain une étape repos où nous allions juste aller visiter deux-trois trucs, faire du vélo sans sacoches, et pas trop de vélo.

La suite où l’on fait presque 30km sur notre journée « repos », et où on passe d’un des endroits les plus calmes à La Souterraine.