Le Tour de Creuse à vélo – jours 6 et 7

[Aubusson – Chambon-sur-Voueize, 53km, 500m D+ ; puis Chambon-sur-Voueize – Montmoulard, 50km, 820m D+]

Le départ d’Aubusson fut facile, après une bonne montée pour se réveiller, et nous avons roulé vers Chambon-sur-Voueize sans difficulté. Il faisait beau et frais, le dénivelé était toujours tout à fait acceptable, et la route magnifique et ombragée. Cette journée fut passée en autarcie totale jusqu’à l’arrivée, et était vraiment détendante.

Une fois la tente posée, nous sommes allé⋅e⋅s manger au restaurant pour prendre des forces, et essayer de savoir pourquoi Chambon-Sur-Voueize a été élu « troisième village préféré des Français » en 2014. C’est un joli village, mais nous n’avons pas vu d’indice évident de la raison d’être de ce titre. On s’est dit qu’il devait y avoir un peu de bourrage d’urne et de copinage dans ce genre de concours.

Chambon sur Voueize, c’est joli, quand même

Puis après avoir discuté un peu avec notre voisin de tente, un cyclotouriste semi-sportif qui faisait le même chemin que nous mais en quatre jours, et avoir avoué notre plan aux voisins de camping-car qui ont eu l’air de s’inquiéter un peu pour nous… au lit, bien tôt ! avec le réveil réglé à deux heures trente du matin, paré⋅e⋅s pour notre étape de nuit… Entre l’excitation de l’inconnu et le fait que la tente était sur une bosse et que nous n’étions pas tout à fait à l’horizontale, nous avons eu un mal fou à dormir, avons rouvert les yeux plusieurs fois, jusqu’à nous réveiller « naturellement » à 2:15, avant le réveil.

Nous avons replié la tente et tout le barda dans la nuit, à la lanterne, sans réveiller personne…

Chhhhut

Et à trois heures du matin, nous étions sur la route, avec une étape prévue de 40km, et 630m de D+ !

Rouler de nuit était une expérience inoubliable. Nos phares de DCA étaient largement suffisants pour nous permettre de rouler sereinement, bien que nous ayons préféré freiner dans les descentes afin d’éviter une rencontre potentiellement violente avec un animal égaré. Nous nous sommes arrêté⋅e⋅s prendre notre premier petit déjeuner derrière la boulangerie déjà allumée de Bord Saint Georges, à 4h30 du matin, profitant de la lampe extérieure de la boulangère. Elle est sortie à un moment, même pas vraiment surprise, et nous a demandé si on avait besoin de quelque chose, d’un café ou autre. Puis nous sommes repartis et avons assisté au lever du soleil sur la route toujours déserte (nous avons croisé trois voitures en trois heures) !

Le lever du soleil était magnifique, mais on l’a bien mérité. Toulx-Sainte-Croix est situé au sommet de la colline, du haut de la tour qui est en haut du village, on peut voir les sept départements environnants. Mais ça se méritait ! À six heures du matin, avec trente bornes dans les pattes et on-ne-savait-combien de dénivelé (c’est toujours la surprise en fin d’étape, une donnée inaccessible durant l’enregistrement), on était fatigué⋅e⋅s.

Cela ne nous a pas empêché⋅e⋅s de faire un petit détour par les Pierres Jaumâtres, une quarantaine d’énormes blocs de granit qui ont résisté à l’érosion des dernières dizaines de milliers d’années, et que George Sand a une fois qualifiés de « sinistres et moroses », ce qui me laisse croire que George Sand n’était pas une personne très enthousiaste.

Quoi qu’il en soit, nous avons vaillamment continué notre route, et nous sommes arrivés à Boussac à neuf heures du matin, après 43km et 718m de dénivelé. Ce n’était pas la totalité de l’étape prévue (nous avions réservé l’hébergement suivant, une caravane à Montmoulard, quelques kilomètres plus loin, mais nous ne pouvions décemment pas nous pointer à 9h du matin), et nous avons donc confirmé qu’avec sa prévision de 40km et 630m D+, Komoot, décidément, était bien optimiste.

Nous avons meublé le temps avec un deuxième petit-déjeuner et un café, des courses à la supérette, retour au même café pour manger, un détour chez un producteur de myrtilles pour nos pique-niques à venir, et enfin, nous sommes arrivé⋅e⋅s au camping où nous avions réservé cette fameuse caravane. On s’attendait à pas grand-chose, et on a été positivement surpris ! Abi a eu l’impression d’arriver dans la maison de Tom Bombadil. Le camping était surtout un jardin magnifique et luxuriant, à côté d’une maison et d’une grange où un couple d’hirondelles avait fait son nid et qu’on dérangeait à chaque fois qu’on passait, et la caravane elle-même était largement assez grande pour qu’on y fasse une bonne sieste et une bonne nuit.

Visite virtuelle

On a dormi de 14h à 17h et de 21h à 8h du matin, comme des bûches, avec juste une pause pour faire une lessive et pique-niquer – du pain, du fromage, du pâté, du saucisson, des myrtilles.

Et ensuite ? Direction Fresselines !