Le Tour de Creuse à vélo – jours 12 et 13

[Le Grand-Bourg – Volondat, 20km, 330m D+, puis Volondat – La Clupte, 13km, 230m D+]

Malgré nos trois étapes à deux nuits (au lac de Vassivière, à Aubusson, et à Fresseline), nous avions roulé « trop vite ». Il nous restait trois jours, et seulement 65km. Or, nous n’avions plus spécialement envie d’une étape de deux nuits. Après avoir consulté nos options d’hébergement, nous nous sommes mis d’accord sur les principes suivants :

  • un peu de repos avant la dernière étape, le retour à Limoges, nous permettrait d’être confiants en nos capacités pour ne pas rater le train
  • on se reposerait quand même vachement bien dans un jacuzzi
  • si on fait notre dernière étape au même endroit que la première, ça sera bien sympa de revoir nos premiers hôtes
  • ce qui nous laisse deux étapes au total de 18km, puis une dernière de 50km.

Bon, comme 9km + 9km c’était quand même un peu nul comme distance, on a cherché un peu hors de la trace, et on a trouvé une chambre d’hôtes avec un jacuzzi, tenue par un couple d’Anglais, la Sycamore House à Volondat.

Cela nous a permis de planifier une étape de 20km avec une pause au Scénovision à Bénévent-l’Abbaye. La pluie nous avait enfin quitté⋅e⋅s.

Le Scénovision est une sorte de musée « interactif » qui retrace la vie d’une habitante de Bénévent à partir de ses six ans, puis de son fils. L’exposition est d’un style que je n’avais encore jamais vu, divisée en six salles. Dans la première, un écran nous présente des images de la campagne autour de Bénévent, avec la voix de la narratrice pour situer les choses, de manière assez immersive, avec des flashs et des coups de vent pendant l’orage, par exemple. La suivante est la reconstitution d’un café de l’époque, où l’on en apprend plus, au détour de « conversations », sur la vie de l’époque, entre agriculteurs et maçons expatriés à Paris à mi-temps pour construire les immeubles Haussmanniens. Le décor du café est très bien réalisé, et nous sommes invité⋅e⋅s à nous asseoir autour des tables du café.

Dans les quatres salles suivantes, on découvre un conseil municipal, la pharmacie du Dr Paul Pellissier, l’usine de Pellissier où est fabriquée la Bénéventine – toujours dans des décors extrêmement bien recréés, puis enfin, un clocher où nous est retracée la vie du fils de l’ « héroïne », et nous en apprend plus sur le métier de charpentier.

Nous avons ensuite pu discuter un peu avec un artisan coutelier local, puis nous avons filé finir notre étape. Les trois derniers kilomètres de pente à 8% nous ont un peu cassé les pattes, on a poussé sur quelques dizaines de mètres, puis nous sommes arrivé⋅e⋅s chez les anglais, qui étaient très bavards, sympathiques, et heureux de pouvoir parler anglais avec Abi qui l’était tout autant, et avec moi qui apprécie beaucoup de pouvoir m’entraîner. Claire et Dwayne ont dit que mon accent était très bon, ce qui m’a empli de joie.

Nous avons pris notre douche, puis nous avons sauté dans le jacuzzi. Il faut bien le dire, malgré son bilan énergétique déplorable, cette machine est extrêmement agréable et détendante après presque deux semaines de vélo !

Avant d’aller se coucher, nous nous sommes mis d’accord avec nos hôtes pour décider que ce serait vraiment dommage de se priver d’un petit-dej anglais, et le lendemain matin, avant de partir, nous avons donc eu droit à un grand café avec un jus de fruit, du pain, du beurre et une magnifique assiette de bacon, d’oeufs brouillés, de haricots, de saucisse et de boudin !

Admettons, nous l’avons un peu regretté sur la route car la digestion était un peu plus difficile qu’à l’accoutumée. Nous n’avions que 13 kilomètres à faire. C’est très bien tombé, étant donné que j’avais préparé la trace à l’arrache, et que Komoot nous a donc fait passer par des chemins difficilement empruntables à VTT et donc complètement impossibles avec nos kilos de sacoches. Nous avons poussé sur 1500 mètres, ce qui n’était pas un problème.

Voilà ce qui arrive quand on claque une trace à l’arrache

Cela nous a aussi conforté dans notre choix de re-dormir au même endroit qu’à notre première étape, et de prendre un chemin connu et sans surprise ; car la même mésaventure, le lendemain, aurait pu nous mettre en retard !

Et dix kilomètres plus tard, après un pique-nique en forêt, nous étions arrivé⋅e⋅s à la Clupte !

Et le lendemain… Il est temps de rentrer