C’est surprenant comme on s’attache aux choses

Cela fait presque un an maintenant que je n’ai pas décadenassé le vélo de mon père, presque un an qu’il rouillait, figeait et coinçait tout seul sur le rack à vélo de l’immeuble.
Je n’avais aucune envie de l’utiliser : trop grand pour moi, roots comme un VTT de 1992 peut l’être, au freinage approximatif… Je suis beaucoup mieux sur mon vélo neuf aux standards de ce siècle.

J’ai pris une grande décision aujourd’hui : plutôt que de le laisser pourrir jusqu’au point de non-retour qu’il a d’ailleurs failli atteindre, je suis descendu armé de ma boîte à outils. J’ai démonté ce qui coinçait, lubrifié les passages de vitesses, graissé la transmission, réglé les dérailleurs. J’ai remis une selle et les pédales, j’ai regonflé les pneus. Puis j’ai rangé l’antivol et je suis allé l’amener au vélociste de l’Atelier Bicyclette, un tout petit magasin qui ne fait que de la restauration et de l’occasion.

Je lui ai offert ce vélo contre une somme dérisoire et symbolique. Une fois les câbles changés, et sans doute après quelques réglages et traitements anti-rouilles supplémentaires, il devrait trouver un acquéreur facilement et avoir une troisième vie utile !

Et bien, c’est drôle, mais en repartant à pieds, j’ai eu un petit pincement au coeur auquel je ne m’attendais pas du tout…